Le dialogue social érigé en principe absolu
Mots clés : Syndicats, Présidentielle, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Bernard Thibault, François Chérèque, CGT, CFDT
Par Marc LandréMis à jour | publié Réactions (2)
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Les leaders des principales organisations syndicales, François Chérèque (CFDT), Bernard Van Craeynest (CFE-CGC), Jean-Claude Mailly (FO), Jacques Voisin (alors président de la CFTC) et Bernard Thibault (CGT), à la sortie de l'Élysée en 2008.Crédits photo : © N. MARQUES / KR Images Presse/© Nicolas MARQUES
CGT et CFDT sont bienveillantes à l'égard de Hollande, mais assurent qu'il ne profitera d'aucun état de grâce.
Le nouveau chef de l'État a fait de la concertation avec les partenaires sociaux la pierre angulaire des réformes de son quinquennat. Tout comme la méthode de son mandat. Une conviction réelle, sans doute. Une façon, aussi, de se démarquer de son prédécesseur qui n'a cessé de vilipender les syndicats pendant la campagne. Un moyen, surtout, de donner corps à sa promesse d'être un président «rassembleur», maintes fois proclamée. Au risque de se montrer souvent imprécis, voire muet, sur les questions à trancher.
De fait, pas une disposition ne sera prise sans demander leur avis aux syndicats et au patronat, même concernant les sujets sur lesquels leurs chances de s'entendre sont plus que minces: mise en œuvre du contrat de génération, modification des modalités de fixation du smic, «nouvelle réforme» des retraites, transfert éventuel du financement de la Sécu vers d'autres assiettes que le travail, modulation des cotisations chômage, sécurisation des parcours professionnels, renforcement des droits des salariés, encadrement des dépassements d'honoraires… François Hollande a notamment promis de réunir syndicats et patronat dès la mi-juillet pour convenir avec eux des priorités économiques et sociales du quinquennat.
Jugeant qu'ils ont été plus souvent qu'à leur tour trahis par Nicolas Sarkozy, les partenaires sociaux sont a priori satisfaits de la volonté du nouveau chef de l'État de renouer avec le dialogue social. «Il n'y aura aucun état de grâce, prévient toutefois un haut dirigeant de la CFDT. Ce n'est pas parce que François Hollande a promis de nous associer à tout que l'on sera moins exigeants.» Aucun syndicaliste n'a oublié le passage de Martine Aubry au ministère du Travail entre 1997 et 1999, et l'autorité avec laquelle elle avait imposé sans concertation les 35 heures. «Tout dépendra aussi du poids de la majorité que François Hollande obtiendra aux législatives et du contrôle qu'il aura sur ses députés», ajoute la CFDT.
François Hollande ne pourra pas non plus compter sur la mansuétude de laCGT. La centrale syndicale a des revendications sociales qui vont bien au-delà des promesses de l'ex-candidat socialiste. Et Bernard Thibault, critiqué pour son absence de neutralité pendant la campagne (soutien implicite àMélenchon au premier tour et appel explicite au vote anti-Sarkozy au second), n'aura de cesse de donner des gages de son indépendance par rapport au nouvel exécutif.
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De fait, pas une disposition ne sera prise sans demander leur avis aux syndicats et au patronat, même concernant les sujets sur lesquels leurs chances de s'entendre sont plus que minces: mise en œuvre du contrat de génération, modification des modalités de fixation du smic, «nouvelle réforme» des retraites, transfert éventuel du financement de la Sécu vers d'autres assiettes que le travail, modulation des cotisations chômage, sécurisation des parcours professionnels, renforcement des droits des salariés, encadrement des dépassements d'honoraires… François Hollande a notamment promis de réunir syndicats et patronat dès la mi-juillet pour convenir avec eux des priorités économiques et sociales du quinquennat.
Le souvenir douloureux des 35 heures
Pour solenniser et garantir cette démarche, il entend l'inscrire dans la Constitution: toute réforme sociale n'ayant pas préalablement fait l'objet d'une concertation serait caduque. Le nouveau président est en revanche revenu sur son projet de faire primer la démocratie sociale sur la démocratie politique en enlevant aux parlementaires leur droit d'amendement sur les accords conclus.Jugeant qu'ils ont été plus souvent qu'à leur tour trahis par Nicolas Sarkozy, les partenaires sociaux sont a priori satisfaits de la volonté du nouveau chef de l'État de renouer avec le dialogue social. «Il n'y aura aucun état de grâce, prévient toutefois un haut dirigeant de la CFDT. Ce n'est pas parce que François Hollande a promis de nous associer à tout que l'on sera moins exigeants.» Aucun syndicaliste n'a oublié le passage de Martine Aubry au ministère du Travail entre 1997 et 1999, et l'autorité avec laquelle elle avait imposé sans concertation les 35 heures. «Tout dépendra aussi du poids de la majorité que François Hollande obtiendra aux législatives et du contrôle qu'il aura sur ses députés», ajoute la CFDT.
François Hollande ne pourra pas non plus compter sur la mansuétude de laCGT. La centrale syndicale a des revendications sociales qui vont bien au-delà des promesses de l'ex-candidat socialiste. Et Bernard Thibault, critiqué pour son absence de neutralité pendant la campagne (soutien implicite àMélenchon au premier tour et appel explicite au vote anti-Sarkozy au second), n'aura de cesse de donner des gages de son indépendance par rapport au nouvel exécutif.
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